Le ministère de la Santé a annoncé dans un communiqué en date du 3 juin, que le début de la phase d’expérimentation du cannabis thérapeutique en France serait reporté à « janvier 2021 au plus tard ». Cela en raison des ressources allouées à la gestion du COVID-19 et suite à des discussions par l’Assemblée Nationale concernant l’allocation du budget de la Sécurité Sociale.
Qu’est-ce que le cannabis thérapeutique ?
Aussi communément appelé « cannabis médical », il désigne l’ensemble des cannabinoïdes contenus dans la plante Cannabis Sativa L, utilisés à des fins médicales. Il doit répondre à certaines normes pharmaceutiques, et délivré par des pharmaciens après prescription obtenue auprès d’un professionnel de santé spécialisé (neurologue, médecin algologue, notamment). Le Professeur N. Authier, spécialisé en pharmacologie et addictologie et travaillant pour le CHU de Clermont-Ferrand précise qu’il s’agit de produits « qui ont des niveaux de preuve suffisant et qui relèveront de la classe des stupéfiants tels que la morphine ».
Quels objectifs pour cette expérimentation ?
L’expérimentation sera effectuée par un Comité Scientifique Temporaire, lui-même créé par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM). Elle portera sur 3000 patients, via l’utilisation d’huiles et fleurs séchées, et visera à évaluer la faisabilité d’un circuit de mise à disposition du cannabis thérapeutique en terre française.
Elle sera conduite sur une période de deux ans, divisées en quatre phases de six mois chacune : mise en place du processus, intégration des patients, suivi, puis analyses des données recueillies. Suite à quoi le comité scientifique se devra de délivrer un rapport des observations faites.
Les points principaux qu’il conviendra d’étudier concernent les conditions de prescription, de délivrance, de formation du personnel de santé et d’approvisionnement (fournisseurs et distributeurs). Au sujet des conditions de prescription, Christelle Ratignier-Carbonneil, DG adjointe de l’ANSM, avait précisé en janvier que cela se ferait en dernière ligne, c’est-à-dire si les traitements habituels et existants se sont montrés inefficaces.
Quelles pathologies ?
La liste des pathologies sur lesquelles l’expérimentation portera est précise et communiquée sur le site de l’ANSM, dans un dossier questions/réponses que nous vous invitons à consulter pour de plus amples informations. Voici les pathologies concernées:
- douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapeutiques (médicamenteuses ou non) accessibles
- certaines formes d’épilepsie pharmaco résistantes,
- dans certains symptômes rebelles en oncologie
- dans les situations palliatives,
- dans la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou des autres pathologies du système nerveux central (blessés médullaires ou atteintes apparentées de la moelle épinière : pathologies génétiques, vasculaires, inflammatoires), ou pathologies cérébrales suite à un accident vasculaire cérébral.
Bien que seulement 3000 patients seront inclus dans cette expérimentation, les associations de patients estiment que 300 000 à un million de patients pourraient être concernés par l’utilisation du cannabis thérapeutique dans le traitement des pathologies mentionnées.
Le chemin est long, et semé d’embuches, comme en témoignent les dernières nouvelles fournies par le ministère de la Santé. Mais l’on peut certainement se consoler un minimum par le fait que, même retardé, le projet est toujours dans les tuyaux du gouvernement.
A dans 7 mois, « au plus tard » ! ?
Un commentaire
Britney
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