Une commission des Nations unies a voté ce mercredi pour retirer le cannabis de la catégorie de drogues considerée comme la plus dangereuse. Cette décision très attendue et longtemps différée pourrait accélérer la recherche sur l’utilisation médicale du cannabis.
Le vote de la Commission des stupéfiants, qui est basée à Vienne et comprend 53 États membres, a pris en compte une série de recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé sur la reclassification du cannabis et de ses dérivés. Mais l’attention s’est concentrée sur une recommandation clé visant à retirer le cannabis du tableau IV de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 – où il était inscrit aux côtés d’opioïdes dangereux et hautement toxicomanogènes comme l’héroïne.
Selon les experts, le vote n’aura pas d’impact immédiat sur l’assouplissement des contrôles internationaux, car les gouvernements auront toujours autorité sur la manière de classer le cannabis. Mais de nombreux pays se tournent vers les conventions mondiales pour s’orienter, et la reconnaissance des Nations unies est une victoire symbolique pour les partisans d’un changement de politique en matière de drogues qui affirment que le droit international est dépassé.
« C’est une victoire énorme et historique pour nous, nous ne pouvions pas espérer mieux », a déclaré Kenzi Riboulet-Zemouli, un chercheur indépendant qui a suivi de près le vote et la position des États membres. Il a déclaré que le cannabis avait été utilisé tout au long de l’histoire à des fins médicales et que la décision de mercredi avait rétabli ce statut.
Ce changement va très probablement soutenir la recherche médicale et les efforts de légalisation dans le monde entier.
Ce vote est un « grand pas en avant », reconnaissant l’impact positif du cannabis sur les patients, a déclaré Dirk Heitepriem, vice-président de Canopy Growth, une entreprise canadienne spécialisée dans le cannabis. « Nous espérons que cela permettra à davantage de pays de proposer des cadres légaux qui permettront aux patients dans le besoin d’avoir accès à un traitement ».
Le cannabis à usage médical a explosé ces dernières années et les produits contenant des dérivés du cannabis comme le cannabidiol ou le CBD, un composé non toxique, ont inondé l’industrie du bien-être.
Les recommandations visant à modifier la classification de la marijuana ont été formulées pour la première fois par l’Organisation mondiale de la santé en 2019. Mais elles ont été source de divisions politiques, ce qui a entraîné des retards inhabituels dans le vote de la commission des Nations unies.
La reclassification est passée de 27 à 25, avec une abstention de l’Ukraine. Les États-Unis et les pays européens ont voté en faveur de la reclassification, tandis que la Chine, l’Égypte, le Nigeria, le Pakistan et la Russie s’y sont opposés.
Kanabiz approves this change of categorisation, while being aware that this is just the beginning of the massive changes to come about the status of cannabis.