La France a autorisé vendredi les premières expérimentations sur le cannabis à usage médical en milieu contrôlé.
En vertu d’un décret du ministère de la santé, les tests commenceront avant mars 2021 sur un groupe de 3 000 patients, mais ils seront réservés aux personnes gravement malades.
L’Assemblée nationale avait auparavant autorisé le début des tests de cannabis à des fins thérapeutiques, mais la pandémie de coronavirus avait retardé le processus.
Une trentaine de pays dans le monde autorisent l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques. Sur les 27 pays membres de l’Union européenne, déjà 22 ont donné leur feu vert à son utilisation ; la France rejoint désormais ce groupe.
Cette décision a été saluée par le groupe « Alternative collective pour le cannabis à des fins thérapeutiques » (ACT). Dans un communiqué de presse, le groupe a salué cette étape comme « tardive mais historique« et a ajouté qu’il restait encore du travail à faire.
« L’ACT demande l’établissement d’un statut durable pour cette drogue, qui doit être prescrite au-delà de l’expérimentation », a-t-il déclaré.
Nicolas Authier, professeur d’université et président du comité scientifique de l’ANSM sur le cannabis médical, a déclaré au Marijuana Business Daily qu’un appel d’offres pour la sélection de produits à base de cannabis » sera proposé dans les prochains jours.
La culture du cannabis à haute teneur en THC étant toujours illégale en France, Nicolas Authier estime que les fournisseurs « seront probablement étrangers … en collaboration avec des laboratoires pharmaceutiques établis en France et agréés pour les stupéfiants ».
« Encore cinq mois de travail avant les premières prescriptions », a-t-il ajouté, « mais la France est maintenant officiellement engagée dans l’accès au cannabis médical« .
L’ANSM sera chargée de mettre en place un registre des patients qui sera mis à jour, avec le consentement des patients, par les médecins et les pharmacies. Ce registre servira plusieurs objectifs liés à la pharmacovigilance.
Comme il est typique en Europe, le cannabis médical ne sera prescrit qu’en dernier recours. Les médecins et les pharmacies devront suivre un programme de formation obligatoire, mais leur participation à l’essai sera volontaire.
Le budget nécessaire pour que les autorités puissent mener à bien l’expérience doit encore être approuvé par le Parlement français.