L’Uruguay est un précurseur dans la légalisation du cannabis à usage récréatif (et thérapeutique, mais ça n’est pas le sujet), ayant officialisé la chose dès 2013. L’Etat a le contrôle sur le processus de A à Z : culture, production, distribution et vente. Un système qui aura mis quelques années supplémentaires à se mettre en place, puisqu’il faut notamment attendre 2015 pour voir l’attribution des deux premières licences de culture à deux entreprises qui fourniront des pharmacies en or vert. Oui, ce sont ces mêmes pharmacies qui vendent au client final, à usage récréatif. Comme un clin d’œil aux personnes opposées à la légalisation qui continuent de diaboliser une plante. Pour être en mesure de se fournir, il suffit d’avoir 18 ans et de s’inscrire ici. C’est moins glamour qu’un coffee shop certes, mais qui suis-je pour me plaindre, humble français ?
Une explosion de la consommation chez les ados ?
C’est un des arguments chocs de certains opposants à la légalisation du cannabis. Les paroles, c’est bien, mais que disent les chiffres ? Une étude à paraître en juin dans le International Journal of Drug Policy a été réalisée. On trouve quoi dedans ? « Les premiers résultats empiriques de l’impact [de la loi] sur la consommation de cannabis chez les jeunes et les risques associés. » selon les chercheurs.
Les principaux enseignements de cette étude, selon leurs auteurs.
- Aucun impact de la légalisation du cannabis sur l’usage ou la perception du risque lié à la consommation, chez les lycéens.
- Une augmentation au niveau de la disponibilité perçue.
Ils ont bien compris que c’était plus facilement accessible donc. Mais pas de signe qu’ils se soient jetés dessus frénétiquement.
Oui mais… Petit bémol toutefois, l’empirisme susmentionné est partiellement mis à mal par le fait que « l’étude porte sur une période de transition : l’accès via les pharmacies – qui est de loin le lieu d’achat le plus populaire – n’était pas disponible avant l’été 2017 » (l’étude a été réalisée entre 2014 et 2018).
Pour des conclusions définitives, on repassera. De nombreux autres aspects sont par ailleurs bien évidemment à prendre en compte, au niveau de la santé au sens large, mais aussi économique et sociétal notamment (stay tuned, on n’a pas l’intention de s’arrêter là !). Mais ces premiers résultats semblent prometteurs, et loin d’être aussi catastrophiques qu’annoncés par les plus grand prophètes anti-weed du 21e siècle.
Alors, qu’est-ce qu’on attend ?