Sativa, Indica, ou pourquoi la classification actuelle n’a plus vraiment de sens

Depuis le 18ème siècle, et le rapport du biologiste Jean Baptiste Lamark, la plante identifiée depuis génétiquement comme Cannabis Sativa L., fut pour des raisons de classification divisée en deux catégories qui se devaient d’être visuellement distinctes :

Sativa et Indica

Ces différences visuelles, parfois flagrantes, mais souvent confuses, portaient également sur les effets supposés de la plante. Les variétés classées comme indica seraient alors recommandées pour un usage en soirée, favorisant la relaxation, tandis que les variétés sativa conviendraient mieux à une consommation en journée, avec des effets sur la concentration, la créativité…

Quelques scientifiques dans les années 70 se sont alors penchés sur la question, et les progrès et recherches récentes ont depuis prouvé que cette classification tendant à séparer les effets de la plante selon son aspect physique, était une approche trop simpliste et ils confirmaient qu’il n’y avait qu’une seule plante commune : Cannabis Sativa L.

Par ailleurs, des facteurs comme la température, les nutriments du sol de plantation, la lumière, l’altitude, et bien d’autres, peuvent affecter le comportement d’une plante et son aspect physique, tout en conservant son génome original. A titre d’exemple, une variété au génome identique Amnesia Haze cultivée en Californie ou en Europe sera réellement différente. Depuis de nombreuses années également, se sont développées des plantes appelées « hybrides », car étant des croisements de variétés différentes, ajoutant à la confusion de cette classification binaire.

Également, il convient de mentionner que les effets peuvent varier selon la façon de consommer, que l’on fume, vapote, ingère, ou autre, cela influe grandement sur les effets ressentis. On comprend aisément que la comparaison indica et sativa est alors en effet biaisée, sinon fausse. Elle est néanmoins toujours utilisée partout  pour des raisons marketing, faute d’alternative.

Toutefois, le risque existe que des consommateurs désireux de ressentir les effets analgésiques ou anxiolytiques du cannabis soient alors confus ou trompés car ils n’ont pas ressenti l’effet escompté en demandant une indica, une sativa ou une hybride.

Cela montre donc un manque évident de régulation sur la nomenclature et l’étiquetage du cannabis en général, l’industrie étant naissante, il conviendra d’adresser ce point dans les années à venir…