Les cannabinoïdes sont des composés chimiques naturellement présents dans la plante de cannabis. Plus de 120 cannabinoïdes ont été identifiés. Le plus connu d’entre eux est le (delta-9) Tétrahydrocannabinol, plus communément nommé THC. Principal cannabinoïde, que l’on retrouve dans la plupart des variétés de cannabis, il est responsable des effets euphorisants et/ou narcotiques du chanvre. Beaucoup de gens connaissent également le cannabidiol (CBD), second cannabinoïde le plus abondant dans le cannabis. Non-psychoactif, le CBD présente de nombreux bénéfices médicaux potentiels. Mais la fratrie compte désormais un petit nouveau, qui commence à s’imposer comme ingrédient à part entière dans de nombreuses préparations à base de cannabinoïdes : le cannabigérol, ou CBG.
La recherche médicale sur le cannabis n’en est qu’à ses débuts, il reste encore beaucoup à découvrir sur les possibles applications des cannabinoïdes. La plupart d’entre eux n’ont toujours pas fait l’objet d’essais cliniques, mais cela devrait changer au cours des prochaines décennies, à mesure que de nouvelles vertus médicales potentielles seront identifiées.
Comment ça marche ?
Sans se lancer dans une explication scientifique complexe, notre corps est pourvu de récepteurs cannabinoïdes avec lesquels interagissent les cannabinoïdes. Bien que les recherches n’en soient encore qu’au stade embryonnaire, il semble que cette interaction entre les cannabinoïdes et les récepteurs dédiés puisse être l’un des mécanismes utilisés par l’organisme pour réguler les processus physiologiques et cognitifs, dans le but de maintenir le bien-être général et de soutenir bon nombre de fonctions internes essentielles.
Notre corps produit naturellement des cannabinoïdes (appelés endocannabinoïdes), ce qui explique la présence de ce système de récepteurs cannabinoïdes dans l’organisme. Cependant, les cannabinoïdes introduits, tels que ceux extraits de la plante de cannabis, stimulent également ces récepteurs. C’est l’une des raisons expliquant que leur utilisation soit appropriée à des fins médicales.
Les produits médicinaux à base de cannabinoïdes peuvent être consommés de plusieurs manières différentes. Il est possible de fumer des fleurs séchées au CBD, mais il existe des moyens beaucoup plus sûrs et efficaces de se soigner. Vapoter, manger, boire ou appliquer localement une solution topique ou un baume comptent parmi les modes d’administration possibles.
Il n’y a pas que le CBD
Hormis le CBD, pour lequel il existe déjà des centaines de produits disponibles, quels autres cannabinoïdes sont susceptibles de percer en tant que médicament ? Le candidat le plus probable, comme nous l’avons déjà mentionné, est le CBG. Bien que les effets du Cannabigérol sur l’homme n’aient pas encore fait l’objet d’essais cliniques, des études en laboratoire sont actuellement en cours pour déterminer précisément ses propriétés et ses effets, et identifier ses possibles applications médicales. Des recherches ont toutefois été menées sur les propriétés de liaison du CBG aux récepteurs cannabinoïdes. L’une de ces études a conclu que « le CBG peut induire des effets bénéfiques présentant un potentiel thérapeutique via les récepteurs cannabinoïdes. »
Applications médicales du CBG
Les premières indications suggèrent que le Cannabigérol pourrait avoir des propriétés contribuant à soulager la douleur, la nausée et l’inflammation. Ses effets anti-inflammatoires laissent penser que les variétés de cannabis présentant une teneur en CBG élevée pourraient se révéler utiles dans le traitement de certains troubles intestinaux, tels que le syndrome du côlon irritable (SCI) ou la maladie de Crohn. Toutefois, la plupart des variétés de chanvre contiennent moins de 1 % de CBG.
Ainsi, les préparations à base d’extraits concentrés sont une méthode d’administration du Cannabigérol plus efficace. Un certain nombre de produits au Cannabigérol sont d’ores et déjà présents sur le marché et l’offre devrait rapidement s’étoffer, à mesure que les consommateurs prendront connaissance de ses bienfaits potentiels. Disponible sur Kanabiz, l’huile de CBG 500 mg à large spectre de Dr Herb est l’un de ces produits. Cette huile contient plus de 5% de Cannabigérol, ainsi que du CBD en plus faible concentration, entre autres ingrédients.
Pour ceux qui préfèrent utiliser un stylo de vapotage, il existe aussi des additifs Cannabigérol miscibles aux e-liquides, comme l’additif CBG 500 mg de Canavape qui, tout comme le produit de Dr Herb, présente une concentration en Cannabigérol d’environ 5%.
Le seul remède contre le glaucome ?
L’une des premières utilisations médicales de la plante de cannabis fut le traitement du glaucome. Non traitée, cette affection oculaire peut rendre aveugle, on a cependant découvert dans les années 1970 que la consommation de cannabis aidait à réduire la pression intraoculaire, l’une des principales causes mais aussi un symptôme permanent de la maladie. Dans son classique de 1978, Bush Doctor, la légende du reggae Peter Tosh a écrit ces paroles en référence à la plante de cannabis :
« C’est le seul remède contre le glaucome »
Bien qu’il n’ait pas tout à fait été le seul, il fut, à l’époque, l’un des premiers médicaments à démontrer son efficacité pour soulager cette maladie. Cependant, du fait des effets secondaires provoqués par le THC présent dans la plante de cannabis, le traitement ne convenait pas à tout le monde, et, plus tard, d’autres médicaments se sont révélés plus efficaces pour traiter les glaucomes.
Des recherches menées dans les années 1990 suggèrent que le CBG peut contribuer de façon significative à réduire la pression associée au glaucome, peut-être plus que le CBD, qui peut également aider à cette fin. Le caractère non-psychoactif de ces cannabinoïdes (contrairement au THC) laisse entrevoir la possibilité que des médicaments dérivés du cannabis, et contenant du Cannabigérol, soient de nouveau utilisés dans le traitement de cette maladie.
Peter Tosh était intimement convaincu des vertus médicales globales de la plante, comme il le chantait dans son tube de 1976, Legalize It, avec les mots suivants :
« C’est bon pour la grippe, bon pour l’asthme, bon pour la tuberculose, même pour la thrombose numara«
Bien que nous ne soyons pas certains de la véracité des allégations concernant l’asthme et la grippe, et que la thrombose numara ne semble pas exister, l’utilisation du cannabis pour traiter la tuberculose au 19e siècle, et probablement bien avant cela, est un fait avéré. Les médicaments modernes l’ont remplacé au XXe siècle, mais de récentes recherches ont démontré que le CBD possédait bel et bien des propriétés antimicrobiennes susceptibles de ralentir la progression de la tuberculose.